« … C’est ainsi qu’au début des années soixante, des centaines de milliers de portugais, renouant avec leur histoire qui, des siècles auparavant, les avait fait partir pour de grandes découvertes, quittèrent le pays avec le fado pour seul bagage »
Qu’appelle-t-on une belle histoire ? Les contes où vivent des princesses déguisées en peau d’âne, ou des crapauds derrière lesquels se cache le cœur d’un prince ? Oui bien sûr, mais pas seulement. D’autres histoires existent, dignes d’être racontées et appréciées ! Lisez donc celle-ci et vous verrez...
Dans son bagage pour la France, Altina transporte surtout un solide appétit de vivre, une énorme curiosité et une sereine détermination qui lui ouvriront toutes les portes et lui permettront de rapidement s’intégrer dans la vie de la capitale française, si éloignée de celle de son village natal dans les montagnes du nord du Portugal, à la frontière avec l’Espagne.
Tout est nouveau, chaque découverte est soulignée par un regard émerveillé. Rien n’entame son moral... C’est cette force, présente dès son plus jeune âge, cette énergie positive, qui l’ont aidée à surmonter toutes les difficultés qui jalonnent son enfance et sur lesquelles, adulte, elle porte un regard lucide, exempt de complaisance ou de regrets misérabilistes. Un regard à peine teinté de la saudade de l’enfance et de cette vive sensation de liberté dont on jouit à la campagne...
Le récit d’Altina va dans ce sens : elle raconte son enfance, ses joies et ses peines, avec l’accent de la sincérité, avec un certain humour et surtout beaucoup de tendresse et de bienveillance pour tant de personnages qui lui ont souri à São Vicente et, plus tard, à Paris. Adolescente, elle ne baisse jamais les bras, elle avance toujours avec la même énergie, elle cherche à comprendre, à découvrir un réseau dans lequel elle puisse s'intégrer et trouver des réponses. Adulte, elle écrit son histoire, elle donne son témoignage avec son cœur, en toute simplicité.
Merci, Altina. Votre histoire est belle parce qu’elle est vraie.
Matilde Teixeira
Née en 1960 au nord-est du Portugal, Altina Ribeiro et sa famille quittent leur pays natal en 1969, alors sous le joug de Salazar, pour rejoindre la France.
Entre un petit village loin de tout et une grande ville comme Paris, le choc culturel est énorme et les premières années sont difficiles.
Le temps passant, Altina et sa sœur s’habituent à leur nouvelle vie, la trouvant même de plus en plus attractive.
Les parents, en revanche, ont beaucoup de difficultés à s’adapter à un pays dans lequel l’éducation ne correspond pas à celle qu’ils ont reçue et qu’ils souhaitent transmettre à leurs deux filles. Il en résulte un conflit de générations inévitable.
Altina débute sa scolarité française à l’âge de neuf ans, soit trois années plus tard que ses camarades. Elle trouve son premier emploi dans un cabinet d’avocats en 1979.
En 1992, mariée et mère de famille, elle reprend ses études, d’abord pour se perfectionner dans le domaine du droit, ensuite et surtout pour le plaisir d’apprendre.
Elle obtient son diplôme de premier clerc d’avocat en 1995, ce qui lui vaut une promotion et lui ouvre les portes d’un emploi à mi-temps.